Agent Connemara pour vous servir - Melvin

Notre petit bonhomme, c'est à dire moi, Melvin Lug Connemara, est né il y a environs 24 ans et quelques semaines, à Dublin !

On dira ce que l'on veut, porter ce nom est pour moi une joie, voire une fierté !

Melvin voulant dire Grand Chef dans le langage de mes ancêtres, dont le sang coule à travers mes veines, je suis d'autant plus fier de ce que je suis et de ce que je ne tarderai pas à être... si je le peux ! Sans oublier que Lug est aussi le nom d'une divinité Celte, celle du dieu du Soleil, qui parvint à mettre à mal tout le peuple des Fomoirés, ces géants cousins des grecs Cyclopes, qui semaient la pagaille dans l'Irlande de Jadis.

Bref, je ne vais pas faire l'apologie de mes noms, mais n'oubliez pas que j'en suis fier, et qu'importe la situation, je bomberai toujours le torse à la mention de ces noms ! Toujours est-il que mon père, bien avant moi, avait cette profession que j'exerce moi-même à présent. Dans cette petite ville du nord de l'Irlande dont le nom m'échappe - comment, vous ne saviez pas que le Connemara n'était pas une ville, mais une région irlandaise ? Eh bien, vous vous coucherez moins bêtes ce soir - il était très respecté et se trouvait fier de son travail. Cette idée que l'on puisse faire un boulot aussi beau me donnait des étoiles dans les yeux. Dès que je parlais de mon père, c'était avec la même fierté qu'à présent, je mentionne mes noms qui dénoncent mes origines ethniques.

Ma mère, quant à elle, sans être honteuse de cette situation, était tout de même inquiète pour mon paternel, qui n'hésitait pas à risquer sa vie pour sauver le bon et le truand d'une mort omniprésente... et malheureusement, c'est ce qui l'arracha lui-même à la vie.

Certains de mes amis pensèrent sans doute que j'allais plonger soit dans l'alcool, soit dans la dépression... et c'est malheureusement dans les deux que je tombai, du haut de mes treize ans. Encore aujourd'hui, malgré la honte qui me ronge à cette idée même, je suis incapable de rentrer chez moi si je sais qu'il n'y a plus de bouteille qui m'attende, au cas où l'insomnie serait trop présente. Et la tristesse ne me quitte plus. Mais j'aurais pu tomber plus bas. Je connais des types qui ont décidé de passer de l'autre côté...

Incapable de rester dans ma patrie natale, qui me voyait continuer de vivre comme si j'étais un fils de fantôme, je quittai le continent, pour aller réaliser le rêve américain. Ici, c’est ma nouvelle terre, et ici, je rêve de vivre autre chose, d'oublier mon passé.